Une soirée émouvante traite de l’évacuation de 1939

Vendredi soir 30 août, plus de 100 personnes ont rempli la salle polyvalente de l’ouvrage du Four à Chaux à Lembach pour une émouvante commémoration de l’évacuation par la troupe d’Actimo Théâtre et la lecture de témoignages.

 

Dans son mot d’accueil, le président des Amis de la Ligne Maginot Joseph Haensli, explique que cette salle dans l’entrée des munitions servait de gare, de salle de réunion et pouvait se transformer, en mettant en place des gradins, en salle de spectacle.

Le public a aussi constaté que la température ambiante dans l’ouvrage est de 13 °C, été comme hiver, et les petites laines étaient les bienvenues pour le spectacle s’étalant sur plus de 2 heures.

Départ précipité

Les acteurs théâtraux Violaine Marine-Helmbold et Mathieu Goust, sur des textes écrits et une mise en scène de Sabine Lemler, ont décliné la soirée « Paroles d’Archives » en trois tableaux. L’histoire débute par la découverte d’une petite fille dans le grenier de sa grand-mère d’un grand carton tout poussiéreux. Il contenait un manteau, un bonnet et une valise, une belle paire de chaussures de femme et des documents.

Le premier acte concernait le départ précipité, avec les annonces, la préparation de la valise dans l’affolement, l’abandon des biens et des animaux et le voyage. Le second, portait sur le séjour et la vie locale, avec la différence de langues, la débrouille et la naissance d’une franche amitié entre réfugiés et hôtes, voire quelques amourettes.

La région d’accueil est bien plus pauvre que celle des évacués

Pour le troisième, c’était le retour en Alsace et la vie sous l’occupant avec l’incorporation de force… Le scénario était inspiré par l’évacuation de Strasbourg et Schiltigheim dans le Périgord mais au fil de la soirée, le public a constaté qu’il en était le même pour l’évacuation en milieu rural comme à Lembach.

Partis dans le Limousin, les Alsaciens font un constat commun : la région d’accueil est bien plus pauvre que celle des évacués. La vie à l’alsacienne, comme la découverte de la tradition du sapin de Noël, a été appréciée et partagée par les hôtes.

Après la découverte du carton, Violaine endosse le costume de sa grand-mère pour faire vivre l’évacuation au public avec mille et un détails comme la distribution journalière de pommes sur l’ensemble du trajet d’évacuation.

Dans la salle, à l’acoustique spéciale on entendit au même moment « Pommes, Pommes » c’était Sabine qui distribuait à l’assemblée des pommes ! Dans les premiers actes, Mathieu assurait le rôle d’interlocuteur de Violaine et de bruiteur.

Entre les tableaux, trois femmes – comme en 1939, les hommes étant sous les drapeaux – lisent des témoignages de personnes ayant vécu cette période tragique, mais pas forcément pour tous les évacués.

Pour les jeunes, c’était comme des vacances. Marie-Christine Filser a lu des extraits des écrits de la Lembàchoise Maria Roy ; Michèle Gaubert, les souvenirs sur le séjour des Alsaciens de Lembach à Droux pour le Limousin ; Yvan Martin et Nicole Jully, le texte du chant en allemand « La complainte du réfugié » et un poème d’Henri Mertz « Heimweh » composition du poète de Lembach qui, malade avait envie de revoir son village.

En fin de spectacle Joseph Haensli présente les acteurs de la soirée (de gauche à droite à sa droite) Violaine, Michèle, Nicole et Marie-Christine, (à sa gauche) Mathieu et Sabine.