Jeudi 4 février, une trentaine d’élus membres de l’amicale des maires du Pays de la forêt et de la vigne (ex cantons de Wissembourg et Lauterbourg) se sont retrouvés à Lembach pour une de leurs régulières réunions d’information, suivie d’une partie récréative.
DANS LA SALLE DE LA MUSIQUE, le président de l’amicale Jean Weisbecker, maire de Wingen, a salué le sous-préfet Jean-Guy Mercan, le député Frédéric Reiss et la conseillère régionale Évelyne Isinger — les conseillères départementales Nathalie Marajo-Guthmuller (canton de Reichshoffen) et Stéphanie Kochert (canton de Wissembourg) ont rejoint l’assemblée au cours de la soirée.
Hôte de la soirée, le maire de Lembach Charles Schlosser, en présence du maire délégué de Mattstall et assisté de l’adjointe Annie Deschler pour la partie vidéo, a présenté les deux villages. Les élus ont ainsi appris que la cité des Charbonniers est la quatrième plus vaste commune d’Alsace : 4 100 hectares pour Lembach, 700 pour Mattstall, dont 3 700 de forêt (privée, communale, domaniale). Il a expliqué l’historique du petit village médiéval ayant grandi au fil des siècles, a mentionné les trois fleurs de Mattstall, a parlé patrimoine (châteaux et ligne Maginot), activité économique et associative, services et valorisation des bâtiments inoccupés. Après le départ de la gendarmerie, désormais regroupée à Woerth, il s’est dit inquiet quant à la présence de médecins et du dentiste, ces derniers cherchant des successeurs.
Présentation du nouveau compteur communicant
Le directeur adjoint d’Électricité de Strasbourg Réseaux (ESR) Claude Krempp, assisté de Jean- Marc Suss, délégué aux collectivités, a ensuite présenté à l’assemblée le futur compteur intelligent Linky, qui sera installé chez tous les consommateurs d’électricité d’ici quelques années (DNA de mercredi). Les intervenants ont détaillé cette avancée technologique qui offrira de nouveaux services aux usagers et marquera la fin des factures estimées (et des éventuelles mauvaises surprises en fin d’année), grâce au « télérelevé » au jour le jour des données, qui seront accessibles via un portail internet garantissant la confidentialité.
La technologie CPL (courant porteur en ligne) utilisée peut se comparer à celle déjà en place depuis cinquante ans pour piloter le changement de tarif pour les compteurs bleus. Les fréquences mises en oeuvre sont bien en dessous de celles émises par les télécommandes et connexions Wifi. Ce mode de transmission utilise le réseau électrique entre le compteur et le poste de distribution, et non à l’intérieur des logements : la durée de la communication se limite à quatre à cinq secondes par jour. Par contre, le nouveau compteur communicant permet à ESR de réagir plus vite pour détecter les anomalies de consommation, et d’intervenir rapidement en cas d’incident sur le réseau basse tension. Les interventions courantes (relevé de consommation, déménagement, etc.) seront effectuées à distance, sans rendez-vous et sans déplacement. Le client seul pourra décider d’autoriser ou non la communication de ses informations personnelles de consommations, par exemple lors d’une demande d’offre chez un fournisseur concurrent.
Chez ESR, dans le cadre du déploiement massif vers 2018, l’emploi sera préservé, et de nouveaux métiers verront le jour pour gérer les fonctions nouvelles. L’entreprise a déjà procédé en 2013 à l’installation à titre expérimental de 1 000 de ces compteurs intelligents dans huit communes rurales et urbaines de la région.
Les nouvelles mesures de sécurité antiterroristes
Le deuxième chapitre de la soirée a été ouvert par le capitaine Daniel Ruch, commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Wissembourg, assisté du gendarme Jérôme Ourthe du service de prévoyance technique de la malveillance. Les gendarmes ont informé les élus sur les risques et directives concernant les actes de terrorisme. Maires et chefs d’établissements scolaires sont les premiers concernés, et c’est donc à eux de mettre en oeuvre les dispositifs et d’en informer leurs administrés.
Comme le soulignera le maire de Cleebourg et président de la communauté de communes du Pays de Wissembourg Serge Strappazon, certaines écoles ont déjà effectué des exercices de sécurité civile et de comportement en cas d’attaque terroriste. Et d’autres sont prévus, a confirmé le sous-préfet.
Les intervenants, y compris le député, ont rappelé que la menace impose la vigilance à tous, par exemple pour repérer des personnes suspectées de radicalisation (changement d’habitudes vestimentaires, d’attitudes, de propos). Ils ont aussi donné des informations sur le comportement d’un kamikaze prêt à entrer en action. Pour limiter l’impact d’un éventuel attentat, il s’agit aux abords des écoles, d’éviter les attroupements et de gérer le stationnement des véhicules (voiture piégée). Des informations sur les réactions à avoir en cas d’attaque terroriste sont disponibles sur le site internet http://www.gouvernement.fr/reagir-attaque-terroriste , a-t-il été rappelé.
Relèvement du seuil de fermeture de classes
Le troisième principal thème abordé a été le relèvement du seuil de fermeture de classes, qui met encore davantage en péril les écoles en milieu rural — sachant aussi qu’on ne dispose pas des moyens pour financer le transport scolaire en cas de regroupement. Le député Frédéric Reiss a rappelé qu’il avait interpellé à ce sujet la ministre Najat Vallaud-Belkacem, qui renvoie la balle aux académies. Jean Weisbecker a appelé les maires à rester vigilants, la menace étant sérieuse dans un Alsace du Nord majoritairement rurale.
Toutes ces informations et interventions s’adressaient avant tout aux maires : à eux de les relayer dans leurs communes. Les réunions de l’amicale ayant aussi leurs traditions, la soirée s’est terminée comme d’usage par un repas en compagnie des conjoints et des anciens élus. Les convives se sont ainsi retrouvés donc au club-house du stade, où ils ont pu découvrir ce nouvel équipement et partager en toute convivialité un excellent couscous servi par des membres du conseil municipal de Lembach.
Hubert KETTERING